Zathura

Publié le par Duc de Rodenbach

Zathura, sortie le 1er Février (aussi appelé Jumanji 2, chic alors on attendait cette suite)

 

Lost in space

 

 

Seize ans que ça dure. Tous les samedis, depuis 1989, les téléspectateurs se pressent devant leur petit écran pour découvrir les aventures de Fort Boyard. Et c’est toujours la même chose : des candidats qui courent comme des dératés dans les couloirs sombres d’un endroit infesté par les araignées, les serpents et les animatrices en justaucorps. Pourquoi le programme fonctionne toujours ? Parce qu’on attend chaque été les nouvelles épreuves. Et bien Zathura fait appel à ce même sentiment honteux tapi au plus profond de nous : la curiosité.

 

 

 

 

Zathura, c’est la suite de Jumanji. N’en déplaise aux fans qui jurent que : « non, non, ce n’est pas les mêmes personnages, pas le même univers ». Le film raconte les aventures de deux frères et d’une sœur propulsés dans l’espace après avoir découvert un jeu de société. Remplacez les girafes par des astéroïdes et les singes par des extra-terrestres, vous obtenez Zathura. Ce qui capte l’attention, c’est la promesse de nouvelles épreuves, de nouveaux dangers.

Sur ce plan, les motifs de réjouissance ne manquent pas. Les plus jeunes seront absorbés par un suspense bien construit et les plus vieux pourront toujours éviter la somnolence en observant l’esthétique rétro créé par le papa de Terminator et des dinosaures de Jurassic Park. Stan Winston n’a pas cédé aux sirènes des effets spéciaux. Il a justement choisi de faire des Zorgons -les ennemis de ce Zathura- des marionnettes voire des déguisements délicieusement kitsch, plutôt que des créations de pixels. Les navettes spatiales semblent tout droit sorties des plus grands films de science-fiction, période années 1950.

Sans cela, le film coule à pic. L’ensemble n’est que prétexte à une leçon de morale type « Aimez vous les uns les autres… ». On se doute bien que toute la fratrie s’embrassera chaleureusement à la fin des quatre-vingt-dix minutes réglementaires. Zathura est un film pour les enfants et strictement pour les enfants.

Même si ce film se réclame directement de Jumanji (même scénariste, en l’occurrence l’auteur des deux livres et du Pôle express), créer quelques lignes de récit inédites auraient grandi l’ensemble.

On ne peut s’empêcher de comparer la copie et son modèle. Pour s’apercevoir que, sans Robin Williams, le casting sonne creux. Il y a bien Tim Robbins à la place. Mais il n’apparaît que quelques minutes au début -le temps de montrer que depuis le divorce, il ne gère vraiment plus sa famille- et quelques secondes à la fin. Et lorsque le scénario tente de sortir des sentiers tracés par Jumanji, c’est la catastrophe. Une séquence hasardeuse tente d’apporter du contenu et plombe l’aventure spatiale. C’est comme si les candidats de Fort Boyard s’arrêtaient de hurler de terreur une mygale dans une main, un boa dans l’autre. La fin d’une époque !

Publié dans Critiques cinéma

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