Manifestation pour Ilan Halimi

Publié le par Duc de Rodenbach

Dimanche, 200 000 personnes selon les organisations juives, 33 000 pour la police, ont défilé entre République et Nation pour s’opposer à l’antisémitisme. Entre appel à la « justice » et carnaval des politiques, ambiance.

 

Œil pour œil, dent pour dent ?

 

Pour rejoindre le cortège en cours de route, il fallait jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Chaque rue perpendiculaire au tracé de la manifestation était bouclée par des barrages imperméables. En théorie. Car, profitant de la bousculade provoquée par l’arrivée de Nicolas Sarkozy, quelques personnes ont réussi à grossir les rangs des manifestants sans passer par la case « République », censée être le seul point d’entrée du défilé.

 
« Nicolas président »
 

Entre la place de la République et Nation, ce sont plusieurs dizaines de milliers de personnes, tous âges confondus (toutes confessions confondues ?) qui ont marché contre « l’antisémitisme meurtrier » (ce qu’annoncent des banderoles) responsable de la mort de Ilan Halimi. Ce qui devait être en principe une marche silencieuse, c’est transformé en une bruyante compétition entre ceux qui criaient « Nicolas président » et ceux qui grondaient « on est là pour Ilan ». Malgré les efforts de ces derniers, la star de cette manifestation, c’était bien Sarkozy. Et ce malgré son passage éclair : une petite demie-heure. De quoi soulager les forces de l’ordre à bout de nerf, obligées de repousser des dizaines de personnes souhaitant s’éclipser de la manif’ et regagner la rue de la Roquette ou toutes autres travées jouxtant le boulevard Voltaire.

L’extraordinaire déploiement des CRS, gendarmes et policiers a teinté cette marche d’une étrange ambiance de guerre des religions. Personne ne s’interrogeait sur les motivations du gang des barbares : s’ils souhaitaient tuer un juif ou s’ils pensaient extorquer une grande somme d’argent par n’importe quels moyens jusqu’aux plus sordides ? Dimanche se hissaient donc aux côtés des pancartes « Touche pas à mon pote » des drapeaux israéliens et plus intriguant des drapeaux de la Ligue de défense juive. Tous réclamaient la « justice pour Ilan ». Mais quelle justice ? Quelques affichettes appellent une loi à la rescousse. Elle n’est pas née de la République française. On l’appelle la loi du Talion…

 
Tous ensemble ou presque
 

Si toutes les organisations juives martelaient le même mot d’ordre, les politiques eux se sont bien gardés de se mélanger. Exemple avec le gouvernement UMP. Dans le même périmètre, autour de Sarkozy, Devedjian et Panafieu marquaient le ministre à la culotte. Quelques rangs plus loin, Brice Hortefeux, son lieutenant, précédait Donnedieu de Vabres qui se remettait de sa longue soirée aux Césars, la veille.

Ce déplacement en meutes préparait sans doute la lutte pour les différentes élections. Et en 2007-2008, ce sera sûrement œil pour œil, dent pour dent.

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